Suivant les traces des Conquistadores Espagnols quatre siècles plus tôt, nous approchons de nuit le port de Buenos Aires. Malgré l’envie du capitaine de nous débarquer manu militari dans la jungle urbaine, une mutinerie de passagers en pyjamas lui fait rendre les armes.
Les lumières de la ville et la hauteur des gratte-ciels annonçaient déjà une capitale imposante. Au matin, nous découvrons une ville immense quadrillée de rues, grouillant de véhicules dont beaucoup de bus (saviez-vous que les bus collectifs ont été inventés en Argentine ?). C’est un peu déçus par cette sensation de « déjà vu » de ville occidentale, que nous allons nous mettre au vert dans la réserve écologique sur le bord du rio de la Plata. Quelques heures paisibles avant de retrouver en centre ville Anne-Lise qui nous hébergera durant notre séjour.
L’effervescence de la ville est contagieuse, nous suivons le mouvement. En quelques heures, la boîte mail se remplit, l’agenda se noircit. Ce changement brusque d’environnement et de rythme de vie, déclenche le bouton « doute », là un peu en haut à droite dans le cerveau. Dans nos esprits les questions fusent sur nos raisons d’être ici, sur ce que nous voulons faire de ce voyage, sur ce que nous pouvons bien apporter aux gens qui nous accueillent. C’est avec une petite boule au ventre que nous partons rencontrer nos premiers interlocuteurs.
Nos appréhensions se dissiperont aussi vite qu’elles sont apparues. Il faut dire que la volonté des gens que l’on rencontre est également contagieuse. Chacun nous donne l’envie d’en apprendre un peu plus sur l’Argentine. C’est ainsi que nous nous lançons, micro en main à la rencontre d’interlocuteurs d’horizons différents : une économiste, des militants écologistes, une association de quartier, le correspondant environnement de l’ambassade de France, des ONG, et même un artiste !
Accueillis chaleureusement par Anne-lise et Eva, nous avons bien sûr goûté au quotidien des Porteños, et cela n’aurait pas été complet sans un cours de Milonga !
Terminons par une petite anecdote :
L’horloge de la gare de Lacroze indique 20h09. Nous sommes en avance pour embarquer à bord del Gran Capitan, le train reliant Buenos Aires aux provinces du Nord… Dans notre assimilation à l’emporte-pièce de Buenos Aires à une grande ville européenne, nous croyons à une blague lorsque l’on nous annonce que notre train pour Posadas, bi-hebdomadaire, ne part pas…Enfin un peu d’aventure ! ;) Un bus de remplacement est proposé, mais les habitués de ce train, et de ses pannes, semblent bien pessimistes quant à la possibilité d’y embarquer nos vélos. Nous devrons notre salut à un cowboy local qui réussira à faire passer nos bolides en soute, avant la montagne de bagages se pressant, tel un flux de parisiens entre les portes d’un métro…
Après 30h de transport en commun, alternant bus, Gran Capitan, et re-bus, nous arriverons avec nos valises (sous les yeux) à Posadas sur le coup de 4h du matin. Terminus tout le monde descend !!
Demain, nous prenons la route qui nous mènera aux chutes d’Iguazu !!
Roulez bolides !!