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16 mai 2010

Nuestra Señora Santa Maria del Buen Aire

Filed under: Amérique du Sud,Argentine — admin @ 23 h 36 min

Suivant les traces des Conquistadores Espagnols quatre siècles plus tôt, nous approchons de nuit le port de Buenos Aires. Malgré l’envie du capitaine de nous débarquer manu militari dans la jungle urbaine, une mutinerie de passagers en pyjamas lui fait rendre les armes.

Les lumières de la ville et la hauteur des gratte-ciels annonçaient déjà une capitale imposante. Au matin, nous découvrons une ville immense quadrillée de rues, grouillant de véhicules dont beaucoup de bus (saviez-vous que les bus collectifs ont été inventés en Argentine ?). C’est un peu déçus par cette sensation de « déjà vu » de ville occidentale, que nous allons nous mettre au vert dans la réserve écologique sur le bord du rio de la Plata. Quelques heures paisibles avant de retrouver en centre ville Anne-Lise qui nous hébergera durant notre séjour.

L’effervescence de la ville est contagieuse, nous suivons le mouvement. En quelques heures, la boîte mail se remplit, l’agenda se noircit. Ce changement brusque d’environnement et de rythme de vie, déclenche le bouton « doute », là un peu en haut à droite dans le cerveau.  Dans nos esprits les questions fusent sur nos raisons d’être ici, sur ce que nous voulons faire de ce voyage, sur ce que nous pouvons bien apporter aux gens qui nous accueillent. C’est avec une petite boule au ventre que nous partons rencontrer nos premiers interlocuteurs.

Nos appréhensions se dissiperont aussi vite qu’elles sont apparues. Il faut dire que la volonté des gens que l’on rencontre est également contagieuse. Chacun nous donne l’envie d’en apprendre un peu plus sur l’Argentine. C’est ainsi que nous nous lançons, micro en main à la rencontre d’interlocuteurs d’horizons différents : une économiste, des militants écologistes, une association de quartier, le correspondant environnement de l’ambassade de France, des ONG, et même un artiste !

Accueillis chaleureusement par Anne-lise et Eva,  nous avons bien sûr goûté au quotidien des Porteños, et cela n’aurait pas été complet sans un cours de Milonga !

Terminons par une petite anecdote :

L’horloge de la gare de Lacroze indique 20h09.  Nous sommes en avance pour embarquer à bord del Gran Capitan, le train reliant Buenos Aires aux provinces du Nord… Dans notre assimilation à l’emporte-pièce de Buenos Aires à une grande ville européenne, nous croyons à une blague lorsque l’on nous annonce que notre train pour Posadas, bi-hebdomadaire, ne part pas…Enfin un peu d’aventure ! ;) Un bus de remplacement est proposé, mais les habitués de ce train, et de ses pannes, semblent bien pessimistes quant à la possibilité d’y embarquer nos vélos. Nous devrons notre salut à un cowboy local qui réussira à faire passer nos bolides en soute, avant la montagne de bagages se pressant, tel un flux de parisiens entre les portes d’un métro…

Après 30h de transport en commun, alternant bus, Gran Capitan, et re-bus, nous arriverons avec nos valises (sous les yeux) à Posadas sur le coup de 4h du matin. Terminus tout le monde descend !!

Demain, nous prenons la route qui nous mènera aux chutes d’Iguazu !!

Roulez bolides !!

3 mai 2010

Cruzar el Charco…

Filed under: Amérique du Sud,Argentine — admin @ 20 h 03 min

Telles deux fourmis à l’aventure dans une boîte de sucre en morceaux, nous pénétrons avec curiosité et prudence à travers les docks du port de Bilbao. Les engins de manutentions des containers surgissent de nulle part, mais nous les devinons lorsqu’une paire de pince gigantesque apparaît entre deux rangées. Cela nous vaudra d’ailleurs un sprint, voyant dans notre rétroviseur les attrape-containers nous suivant de près avec leur démarche saccadée et leurs crochets acérés. La partie de cache-cache terminée, notre sentiment de fragilité s’accentue encore en arrivant sur nos petits vélos, au pied d’un cargo de près de 50 mètre de hauteur…

cargo reppublica argentina

Nous avons donc décidé de nous réfugier directement dans le Reppublica Argentina, mais  l’accès au bateau s’est également révélé être le domaine d’autres machines plus imposantes encore : camions de pompier, véhicules agricoles, et citernes étaient chargés et déchargés juste devant nos pneus. Et oui, notre cargo est un roulier : au-delà du « simple » porte container sa rampe d’accès permet de transporter des éléments encombrants, volumineux, lourd, bref des choses que l’on ne peut mettre en boîte. Ainsi, 29 tanks tout neufs font également partie de cet incroyable chargement de près de 30 000 tonnes, tout comme des milliers de voitures : depuis les tous derniers modèles de constructeurs européens aux voitures ayant déjà bien vécu, dont le transport par bateau est l’occasion d’acheminer d’autres marchandises, leur coffre et habitacle se retrouvant transformés en caverne d’Ali baba ou en véritable capharnaüm.

A bord, l’équipage est mixte : des italiens et des philippins. La communication se fait principalement en anglais, ce qui donne des conversations imagées assez amusantes. C’est comme cela qu’à notre formation sécurité, nous avons eu droit à l’histoire du Titanic : « You know Titanic ? Kate Winslet ? » En cas de naufrage : saisissez-vous du sifflet accroché au gilet de sauvetage, comme Kate, et vous survivrez ! Ne suivez pas l’exemple de Leornardo di Caprio qui est resté dans l’eau froide, enfilez votre « immersion suite » et n’oubliez pas  « Kate is the only one who survived ! »

On a rapidement fait le tour du propriétaire et trouvé nos marques. On s’est aussi habitué aux bruits du bateau, grincements, roulements, ventilation en permanence, portes qui claquent au vent, et nous n’avons pas manqué de les traquer sur notre enregistreur. Le voyage se fait à un rythme particulier : continuellement au milieu de l’océan sans vraiment se rendre compte des distances parcourues. On en prend conscience qu’aux annonces du haut parleur nous demandant d’avancer nos montres d’une heure ou que lorsque l’on aperçoit au loin la côte qui s’approche, et que l’on fini par jeter l’ancre dans un port.

Les journées défilent à une vitesse incroyable, si bien qu’on aimerait bien rester un peu plus longtemps à bord. Il faut dire que cette traversée est véritablement une parenthèse reposante : nos principales activités se résumant à manger beaucoup (le cuistot a vraisemblablement pour mission de nous engraisser), papoter, refaire le monde, bouquiner, regarder des films, jouer au ping pong, et bien sûr observer l’océan. Déjà à notre actif : deux raies Manta, des dauphins, des baleines, un requin marteau, un cormoran, puis passé l’équateur, le monde s’est comme retourné : les oiseaux se sont mis à nager et les poissons à voler… quand à nous, nous avons franchi la fameuse ligne rouge avec succès, et nous nous apprêtons à revivre un autre hiver 2010 en Argentine !

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