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19 juillet 2012

Je t’aime, moi non plus…

Filed under: Asie Centrale,Kirghizstan — admin @ 11 h 59 min

Monter dans unDessin  BOUH ! transport en commun est un acte assez anodin. Pour le cyclo-voyageur, cela prend une toute autre dimension : LA rencontre avec le chauffeur de bus.

Celui qui d’habitude reste une silhouette floue aperçue dans un rétroviseur, prend corps. Déjà, le cyclo-voyageur a un a priori. Sa perception du chauffeur est plutôt celle d’un chauffard qui, une main sur le volant, l’autre sur le klaxon, excelle dans l’art de frôler sa cible et de lui asséner à hauteur d’oreille un bon coup d’avertisseur sonore.

Munis de nos plus beaux sourires pour essayer de détourner son attention de la taille des vélos et du nombre de sacoches, nous nous approchons fébrilement du véhicule imposant. En réponse à notre espoir de monter à bord avec nos bolides, nous obtenons généralement un sourire narquois et le geste universel de frotter le pouce et l’index l’un contre l’autre…

Peut-être est-il aigri ? Enfermé dans sa cabine, dans l’impossibilité de sentir le vent dans ses cheveux, les odeurs d’herbe coupée, d’entendre le chant des abeilles, de se prendre des moucherons dans les yeux… bref jaloux de la liberté du cyclo-voyageur ;) ? Quelle autre motivation le pousserait à tourmenter de la sorte ces passagers particuliers, les menaçant de ne pas charger leurs montures à bord, ou carrément de les perdre en route si la rançon n’est pas versée dans sa totalité ?

Le face-à-face ne dure généralement pas très longtemps. L’arrivée d’autres passagers, bien plus chargés quoique sans vélo, grignote l’espace disponible dans la soute. En un instant, le voyageur à vélo sacrifie sa chère liberté au conducteur, lui-même ravi d’avoir débarrassé son terrain de jeu favori de parasites potentiels.

 Une fois la transaction réglée, chacun retourne dans son camp et le chauffeur de bus redevient une silhouette observée dans un rétroviseur…