C’est dès notre entrée en Equateur que nous saisissons toute la dimension verticale de cette étrange coïncidence de langage. Nous subissons en ce moment même un dernier bout de la cordillère des Andes, telles deux puces parcourant le pelage plissé et replissé d’un Sharpei.
Nous avons ressenti récemment une petite baisse de forme. En faisant un bilan du projet après huit mois de voyage, on s’est rendu compte que la parenthèse de trois ans sur d’autres projets est assez longue. Un besoin d’autre chose que la rigueur du voyage à vélo, une soif de rencontrer plus d’acteurs de terrain, d’apprendre plus, alors que le mode de déplacement choisi implique lenteur, efforts et patience.
Nous réalisons que chaque mode de vie, même itinérant a sa routine, et que celle-ci bien que confortable présente des côtés pesants. Comme tout le monde, le voyageur a des envies de ce qu’il n’a pas. L’être humain est-il un éternel insatisfait ? Ou plutôt manquons-nous de sagesse et de recul pour profiter pleinement de notre chance, de notre présent ?
Au milieu de ce questionnement, une rencontre nous remet en selle : nous visitons une coopérative de cacao biologique. Le partage du quotidien et de l’expérience des cultivateurs remonte en flèche les aspects positifs du projet. La consommation accrue de cacao n’y est sûrement pas étrangère ! ;-)
Comme dit Nicolas Bouvier : « Certains pensent qu’ils font un voyage, en fait, c’est le voyage qui vous fait ou vous défait… »