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13 novembre 2010

En espagnol, monter se dit « subir »…

Filed under: Amérique du Sud,Pérou — Mots-clefs :, , — admin @ 23 h 52 min

PhotoLaureMontéeC’est dès notre entrée en Equateur que nous saisissons toute la dimension verticale de cette étrange coïncidence de langage. Nous subissons en ce moment même un dernier bout de la cordillère des Andes, telles deux puces parcourant le pelage plissé et replissé d’un Sharpei.

Nous avons ressenti récemment une petite baisse de forme. En faisant un bilan du projet après huit mois de voyage, on s’est rendu compte que la parenthèse de trois ans sur d’autres projets est assez longue. Un besoin d’autre chose que la rigueur du voyage à vélo, une soif de rencontrer plus d’acteurs de terrain, d’apprendre plus, alors que le mode de déplacement choisi implique lenteur, efforts et patience.

Nous réalisons que chaque mode de vie, même itinérant a sa routine, et que celle-ci bien que confortable présente des côtés pesants. Comme tout le monde, le voyageur a des envies de ce qu’il n’a pas. L’être humain est-il un éternel insatisfait ? Ou plutôt manquons-nous de sagesse et de recul pour profiter pleinement de notre chance, de notre présent ?

Photo cultivateurAu milieu de ce questionnement, une rencontre nous remet en selle : nous visitons une coopérative de cacao biologique. Le partage du quotidien et de l’expérience des cultivateurs remonte en flèche les aspects positifs du projet. La consommation accrue de cacao n’y est sûrement pas étrangère ! ;-)

Comme dit Nicolas Bouvier : « Certains pensent qu’ils font un voyage, en fait, c’est le voyage qui vous fait ou vous défait… »

29 octobre 2010

Dis moi où tu habites…. je te dirais ce que tu fais !

Filed under: Amérique du Sud,Pérou — admin @ 15 h 36 min

Après avoir séjourné quelques temps dans l’effervescente ville de La Paz, c’est aux abords du lac Titicaca que nous décidons d’aller user de la gomme et de défier Eole à domicile, l’altiplano péruvien étant son terrain de jeu favori.

Au fur et à mesure de notre avancée vers Cusco, on se retrouve face à quelque chose de singulier : certains villages semblent se spécialiser dans une activité. Nous avons confirmation à Oropesa : « ici, 95% de la population se dédie à la fabrication du pain ». Le meilleur pain du monde d’ailleurs paraît-il !

Bon bien sûr, vous allez nous dire qu’il y a les rillettes du Mans, les saucisses de Strasbourg, les bêtises de Cambrai, les macarons d’Orléans… mais là, imaginez que tous les cinq mètres on vous propose la même chose à manger….un village entier qui sent bon le pain frais, ou encore la couenne de cochon frite. Rien de tel pour accompagner le café du matin !

Nous traversons également un village de Cuyeria (prononcé « couilléria »), ces petits restaurants qui servent uniquement des cuy à toutes les sauces….loin de nous l’idée d’un mauvais jeu de mots :-) ! Le cuy n’est autre que le petit animal dans une cage au fond de la classe de maternelle : le cochon d’Inde.

A Cusco, la spécialité locale est le touriste en boîte, alors nous restons quelques jours pour grossir les rangs de visiteurs du Machu Picchu… Un lieu qui reste magique entre 6 et 7h du matin lorsque seuls les courageux qui se sont levés à 4 heures du matin sont sur le site.

PS : malgré 9 jours à Cusco, et en dépit de recherches actives, nous n’avons pas trouvé le Commandant…

20 septembre 2010

Les voies navigables sont impénétrables…

Filed under: Amérique du Sud,Bolivie — admin @ 15 h 18 min

Dans le bus qui nous permet de quitter la zone des blocus, le hasard des rencontres met sur le siège d’à côté, un jeune homme qui nous vente la chaleur, les vallées vertes et l’abondance de fruits de l’Amazonie bolivienne. L’idée de descendre de l’altiplano pour se réchauffer un peu fait rapidement son chemin, d’autant plus qu’on pourrait faire une partie du voyage en bateau sur le fleuve Mamoré…en bref, une parenthèse paradisiaque se dessine sur notre itinéraire.

Confirmation faite par l’office de tourisme de Cochabamba, nous nous dirigeons à Puerto Villaroel pour prendre notre bateau. Le paysage se transforme en quelques lacets, et d’un seul coup, derrière un col, une longue descente nous plonge dans les nuages et une chaleur humide digne d’un sauna. L’acclimatation à la chaleur nous prend pas mal d’énergie, mais la carotte du bateau nous fait avancer…

A une vingtaine de kilomètres du port, avant de s’enfoncer dans la jungle, on se renseigne sur les jours de départ du bateau. Et c’est à ce moment là que la carotte se transforme en lapin : « Il n’y a pas de bateau avant le mois de novembre ». On se disait bien que les cours d’eau croisés sur le chemin étaient bien bas…Grosse déception et en conséquence une boucle gigantesque en bus pour rejoindre Trinidad car la traversée de la jungle est déconseillée pour cause de narco-trafique.

Du coup, pour se venger de ce tuyau percé et avoir une petite chance de prendre un bateau, nous choisissons de faire un détour par Rurrenabaque. C’est l’occasion de découvrir le Parc National Madidi, la jungle et le mode de vie de ses habitants. Malgré un fleuve navigable pour le retour vers La Paz, notre rêve d’embarquer à bord d’une lancha… tombe à l’eau ! Dommage pour nos vélos qui souffriront largement du trajet en bus. M’enfin… ils en verront d’autres !

Après 4 jours de repos à La Paz (merci Julie & Thibault !!), nous prenons la direction du lac Titicaca, puis du Pérou !

26 août 2010

La première d’Enviroulemonde sur RFI !!

Filed under: Amérique du Sud — admin @ 15 h 22 min

article web

Ecoutez ici l’extrait de l’émission :

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24 août 2010

Vous reprendrez bien un peu de péripéties andines …

Filed under: Amérique du Sud,Bolivie,Chili — admin @ 14 h 38 min

Nous laissons derrière nous l’océan et la plage d’Arica pour nous tourner à nouveau vers les hauteurs andines. Le Chili est une longue bande de terre, mais nous avons choisi de le parcourir dans le sens de la largeur :p ! Bourriquet et Livingstone vont donc grimper depuis le niveau de la mer pour arriver à 4600 mètres aux pieds du lac Chungara, le plus haut lac d’altitude au monde !! Au fur et à mesure que l’altimètre défile, les paysages changent : des vallées cultivées aux déserts de pierre, pour arriver enfin dans les parcs nationaux chiliens peuplés de vigognes, de viscaches et de nandù (de la famille des autruches). Le thermomètre aussi est de la course, il va jusqu’à nous indiquer -17 degrés dans la tente ! Heureusement cette réserve de biosphère est jalonnée de volcans toujours actifs qui tout au long du parcours vont nous permettre de nous baigner dans des thermes bien chaudes !! Leentre Coipasa et Uyuni grand luxe quoi :-) !

Des paysages plein les yeux, des kilomètres de pistes dans les jambes, mais aussi dans les bras car parfois il aura fallu pousser nos bolides dans le sable, nous sommes fin prêts pour la Bolivie. Pourtant endurcis par 5 mois de voyages, les canaux lacrymaux de Laure se sont bien délestés sur les pistes boliviennes. Tout d’abord nous avons dû nous y reprendre à deux fois pour traverser le salar de Coipasa, faute de trouver l’endroit où celui-ci est suffisamment dur pour rouler dessus. Ensuite, une fois le chemin praticable trouvé, et bien il ne l’est pas forcément sur toute la longueur. Entre les salars, le sable est roi !

salar d'UyuniArrivés à Llica, ville promise, nous assistons à une réunion publique, que nous prenons pour un exercice de démocratie participative, en fait, la population est en train de décider son soutien à la région de Potosi qui a entamé une grève générale et un blocus des routes pour réclamer que des investissements soient réalisés. Alors que c’est une région de Bolivie qui détient le plus de ressources naturelles, sa population est la plus touchée par la pauvreté. Le lendemain, nous sortons in extremis du village, une cloche avait sonné pour signifier la fermeture des portes de la ville… Malgré des questions à la population, on n’avait pas vraiment saisi que c’était un conflit à l’échelle régionale. Après 2 jours de traversée fantastique du désert de sel, le salar d’Uyuni, nous sommes tombés sur les blocus de route, empêchant l’entrée de la ville à tout véhicule. Les plus courageux essayant de franchir les barrages se retrouvaient les pneus crevés. Ceci explique pourquoi nous avons eu la chance d’avoir le salar pour nous tous seuls !

Nous avons passé les barrages sans difficulté ou presque : plus on se rapprochait de la ville plus les barrages se durcissaient et la petite excuse « mon épouse est malade » s’est transformée au troisième barrage en « elle a vomi du sang toute la nuit et doit voir un médecin en urgence ». Nous profiterons du blocus pour nous reposer à Uyuni. Nous verrons la ville se vider de ses touristes, seul un petit groupe d’irréductibles voyageurs avec véhicule ne pouvant partir en bus patiente… en observant de loin les course-poursuites aux blocus digne de Starsky&Hutch !!

A notre quatrième jour, alors qu’on nous avait dit que la situation était quasi-résolue, et que les blocages allaient être levés…à 23h12, on frappe à notre porte… « il parait qu’un bus va partir avec une autorisation signée du chef de la police !! Et demain, la situation risque finalement d’empirer donc c’est maintenant ou jamais !! ». Ni une, ni deux, à peine réveillés, on s’arrache de l’hôtel. Comme les vélos ne rentrent pas en soute, ils voyageront sur le toit !! Et c’est parti pour 13h de pistes défoncées vers Oruro… Laure aura même l’occasion de toucher de sa tête le toit du bus, lors d’un envol de celui-ci sur une bosse… cascade digne d’une James Bond Girl bien sûr :-) .Cette expérience des blocus est évidemment inoubliable, voire même un peu excitante… Heureusement on a manqué de rien alors qu’à Potosi, eau, électricité et nourriture étaient quasiment absentes.

Pour la suite, direction Cochabamba et l’Amazonie bolivienne…

12 juillet 2010

Cruzar la Cordillera…

Filed under: Argentine — admin @ 18 h 58 min

Après une petite pause à Salta, nous avons repris la route au milieu des Andes, avec pour objectif de rejoindre le Chili et de traverser la Cordillère par le Paso de Jama. Nous avions prévu un itinéraire d’environ 10 jours de voyage à travers la montagne, passant par Purmamarca, Salinas Grandes, Susques, et Jama. Notre itinéraire se dessine ainsi, au fur et à mesure du voyage, on sort les cartes, on évalue la difficulté, on s’inquiète des dénivelés et puis on se lance !

désertLe relief andin et la traversée d’endroits désertiques nous ont fait revoir la notion du poids de chaque chose : avec un ravitaillement possible tous les 3-4 jours, chaque kilo gagné, c’est un litre d’eau ou de la nourriture en plus… Tout est une question de compromis entre charge, vitesse (plus on porte, moins on va vite) et le rythme de voyage que l’on souhaite conserver (ne pas rouler 10 heures par jour, prendre le temps de se poser…)
Ainsi, nous avons progressivement donné ou renvoyé par la poste des choses dont nous n’avions finalement pas besoin (fer à repasser, perceuse, vêtements, livres, housse de la guitare, panneau solaire et sa batterie…), mais rassurez-vous nous avons gardé la boule à thé !

Nous entamons donc notre aventure par la cuesta del Lipan, une route qui s’enroule autour du relief et qui culmine à 4170 mètres. Un premier défi que nous sommes heureux d’avoir relevé ! Une fois ce premier pic passé, nous avons traversé des salines, véritables déserts d’altitude. Parmi les lamas et les vigognes, nous avions trouvé notre rythme. Celui-ci étant en partie imposé par les températures négatives du matin : impossible de rouler par -8°C et encore moins de remplir nos réserves d’eau. Nous avons donc progressé par de courtes journées de vélo ne commençant pas avant 10h30.

Au 7ème jour de voyage, nous étions alors en plein altiplano à 4000 mètres d’altitude lorsque les éléments sont venus contrecarrer nos beaux projets d’ascension. La Pachamama (esprit de la terre selon les croyances locales) a décidé de nous stopper net en plein milieu du Salar de Olaroz en soufflant un vent de plus de 50 km/h.  Impossible d’avancer, vent de face, pédales au plancher nous nous épuisons en très peu de temps. Heureusement pour nous, Pachamama nous fait cadeau d’un camion paraguayen  pour nous amener 50 km plus loin, à Jama, où nous passerons la nuit.

Là, les douaniers argentins nous déconseillent l’ascension à vélo et ne manquent par d’arguments : le vent de face souffle encore plus fort au sommet (jusqu’à 80 km/h), il fait -25°C la nuit, et puis vous allez monter plus haut que le Mont Blanc ! On ne saura pas si c’est pour nous décourager, ou seulement de la bienveillance, en tous les cas on va décider au vu de notre rythme de progression, du handicap que nous cause le vent, et des conseils des beaux douaniers, de faire la traversée dans un camion… Cette décision, même si on la sait raisonnable, nous procure un petit pincement au cœur. Alors, on coupe la poire en deux :  montée en camion d’accord, mais à une seule condition : il faut qu’il nous laisse au sommet pour qu’on puisse profiter de la descente…après tout, ça faisait 7 jours qu’on grimpait !

Venez voir ici les photos de cette traversée !

25 juin 2010

En route pour les Andes !!

Filed under: Amérique du Sud,Argentine — admin @ 0 h 15 min

Salut tout le monde !!

Ca fait déjà plus d’un mois que nous n’avons pas donné de nouvelles de notre quotidien. Nous cherchons encore notre rythme de croisière, entre pédalage, rencontres, connexions internet, et aussi prendre soin de nous et des vélos !!

On vous remercie pour les messages d’encouragements, qui ne réchauffent pas que les mollets. Après avoir passé une quinzaine de jours dans le Nord-Est, la région de Misiones (missions Jésuites),  nous voilà maintenant en train d’user de la gomme dans les Andes. Nos bolides commencent à collectionner les cols, et notre passage à 4600m vers le Chili nous rapprochera encore un peu plus près des étoiles (au jardin de lumière et d’argent, pour oublier les rivages brûlants… :p)

Nous tenons le coup physiquement et moralement, et même si parfois les routes sont dures, nous trouvons toujours une récompense au bout du chemin. Que ce soit des paysages qui laissent sans voix, un campement dans un endroit inoubliable, ou un bon repas, sans oublier la bonne douche chaude, qui est une valeur sûre !

Nous découvrons un mode de vie itinérant, on se sépare petit à petit des choses ajoutées à la va-vite dans les sacoches avant le départ au cas où … Mais, en plus du matériel, on se trimbalait deux frustrations depuis quelques semaines : ne pas pouvoir inviter des amis à prendre un verre à la maison, et se cuisiner une bonne tarte aux pommes. On a réglé tout ça à Salta en faisant d’une pierre deux coups !

On part donc plus légers pour la suite du périple, même s’il y avait beaucoup de beurre dans la tarte ;-) !

Bizatous !

16 mai 2010

Nuestra Señora Santa Maria del Buen Aire

Filed under: Amérique du Sud,Argentine — admin @ 23 h 36 min

Suivant les traces des Conquistadores Espagnols quatre siècles plus tôt, nous approchons de nuit le port de Buenos Aires. Malgré l’envie du capitaine de nous débarquer manu militari dans la jungle urbaine, une mutinerie de passagers en pyjamas lui fait rendre les armes.

Les lumières de la ville et la hauteur des gratte-ciels annonçaient déjà une capitale imposante. Au matin, nous découvrons une ville immense quadrillée de rues, grouillant de véhicules dont beaucoup de bus (saviez-vous que les bus collectifs ont été inventés en Argentine ?). C’est un peu déçus par cette sensation de « déjà vu » de ville occidentale, que nous allons nous mettre au vert dans la réserve écologique sur le bord du rio de la Plata. Quelques heures paisibles avant de retrouver en centre ville Anne-Lise qui nous hébergera durant notre séjour.

L’effervescence de la ville est contagieuse, nous suivons le mouvement. En quelques heures, la boîte mail se remplit, l’agenda se noircit. Ce changement brusque d’environnement et de rythme de vie, déclenche le bouton « doute », là un peu en haut à droite dans le cerveau.  Dans nos esprits les questions fusent sur nos raisons d’être ici, sur ce que nous voulons faire de ce voyage, sur ce que nous pouvons bien apporter aux gens qui nous accueillent. C’est avec une petite boule au ventre que nous partons rencontrer nos premiers interlocuteurs.

Nos appréhensions se dissiperont aussi vite qu’elles sont apparues. Il faut dire que la volonté des gens que l’on rencontre est également contagieuse. Chacun nous donne l’envie d’en apprendre un peu plus sur l’Argentine. C’est ainsi que nous nous lançons, micro en main à la rencontre d’interlocuteurs d’horizons différents : une économiste, des militants écologistes, une association de quartier, le correspondant environnement de l’ambassade de France, des ONG, et même un artiste !

Accueillis chaleureusement par Anne-lise et Eva,  nous avons bien sûr goûté au quotidien des Porteños, et cela n’aurait pas été complet sans un cours de Milonga !

Terminons par une petite anecdote :

L’horloge de la gare de Lacroze indique 20h09.  Nous sommes en avance pour embarquer à bord del Gran Capitan, le train reliant Buenos Aires aux provinces du Nord… Dans notre assimilation à l’emporte-pièce de Buenos Aires à une grande ville européenne, nous croyons à une blague lorsque l’on nous annonce que notre train pour Posadas, bi-hebdomadaire, ne part pas…Enfin un peu d’aventure ! ;) Un bus de remplacement est proposé, mais les habitués de ce train, et de ses pannes, semblent bien pessimistes quant à la possibilité d’y embarquer nos vélos. Nous devrons notre salut à un cowboy local qui réussira à faire passer nos bolides en soute, avant la montagne de bagages se pressant, tel un flux de parisiens entre les portes d’un métro…

Après 30h de transport en commun, alternant bus, Gran Capitan, et re-bus, nous arriverons avec nos valises (sous les yeux) à Posadas sur le coup de 4h du matin. Terminus tout le monde descend !!

Demain, nous prenons la route qui nous mènera aux chutes d’Iguazu !!

Roulez bolides !!

3 mai 2010

Cruzar el Charco…

Filed under: Amérique du Sud,Argentine — admin @ 20 h 03 min

Telles deux fourmis à l’aventure dans une boîte de sucre en morceaux, nous pénétrons avec curiosité et prudence à travers les docks du port de Bilbao. Les engins de manutentions des containers surgissent de nulle part, mais nous les devinons lorsqu’une paire de pince gigantesque apparaît entre deux rangées. Cela nous vaudra d’ailleurs un sprint, voyant dans notre rétroviseur les attrape-containers nous suivant de près avec leur démarche saccadée et leurs crochets acérés. La partie de cache-cache terminée, notre sentiment de fragilité s’accentue encore en arrivant sur nos petits vélos, au pied d’un cargo de près de 50 mètre de hauteur…

cargo reppublica argentina

Nous avons donc décidé de nous réfugier directement dans le Reppublica Argentina, mais  l’accès au bateau s’est également révélé être le domaine d’autres machines plus imposantes encore : camions de pompier, véhicules agricoles, et citernes étaient chargés et déchargés juste devant nos pneus. Et oui, notre cargo est un roulier : au-delà du « simple » porte container sa rampe d’accès permet de transporter des éléments encombrants, volumineux, lourd, bref des choses que l’on ne peut mettre en boîte. Ainsi, 29 tanks tout neufs font également partie de cet incroyable chargement de près de 30 000 tonnes, tout comme des milliers de voitures : depuis les tous derniers modèles de constructeurs européens aux voitures ayant déjà bien vécu, dont le transport par bateau est l’occasion d’acheminer d’autres marchandises, leur coffre et habitacle se retrouvant transformés en caverne d’Ali baba ou en véritable capharnaüm.

A bord, l’équipage est mixte : des italiens et des philippins. La communication se fait principalement en anglais, ce qui donne des conversations imagées assez amusantes. C’est comme cela qu’à notre formation sécurité, nous avons eu droit à l’histoire du Titanic : « You know Titanic ? Kate Winslet ? » En cas de naufrage : saisissez-vous du sifflet accroché au gilet de sauvetage, comme Kate, et vous survivrez ! Ne suivez pas l’exemple de Leornardo di Caprio qui est resté dans l’eau froide, enfilez votre « immersion suite » et n’oubliez pas  « Kate is the only one who survived ! »

On a rapidement fait le tour du propriétaire et trouvé nos marques. On s’est aussi habitué aux bruits du bateau, grincements, roulements, ventilation en permanence, portes qui claquent au vent, et nous n’avons pas manqué de les traquer sur notre enregistreur. Le voyage se fait à un rythme particulier : continuellement au milieu de l’océan sans vraiment se rendre compte des distances parcourues. On en prend conscience qu’aux annonces du haut parleur nous demandant d’avancer nos montres d’une heure ou que lorsque l’on aperçoit au loin la côte qui s’approche, et que l’on fini par jeter l’ancre dans un port.

Les journées défilent à une vitesse incroyable, si bien qu’on aimerait bien rester un peu plus longtemps à bord. Il faut dire que cette traversée est véritablement une parenthèse reposante : nos principales activités se résumant à manger beaucoup (le cuistot a vraisemblablement pour mission de nous engraisser), papoter, refaire le monde, bouquiner, regarder des films, jouer au ping pong, et bien sûr observer l’océan. Déjà à notre actif : deux raies Manta, des dauphins, des baleines, un requin marteau, un cormoran, puis passé l’équateur, le monde s’est comme retourné : les oiseaux se sont mis à nager et les poissons à voler… quand à nous, nous avons franchi la fameuse ligne rouge avec succès, et nous nous apprêtons à revivre un autre hiver 2010 en Argentine !

8 avril 2010

De l’autre côté de la frontière…

Filed under: Espagne,Europe — admin @ 16 h 09 min

Avant le départ, lorsque nous décrivions notre itinéraire, à peine le mot Bilbao prononcé, les interrogations et mises en garde sur la traversée des Pyrénées se multipliaient. Notre chargement étant momentanément passe à 75 kg (livres pour le cargo, et compléments de dernière minute : cuit-riz, micro-onde, écran plat…), nous avions donc prévu sagement d’emprunter la route du littoral au plus proche du niveau de la mer…Notre expérience de l’Irlande aurait dû nous alerter : la route du littoral est parfois plus synonyme de corniches et de falaises, que de petites routes tranquilles en bordure de plage !

Renseignements pris à Bayonne auprès de Pascal, notre base arrière locale, et de voyageurs à vélo de l’association Bizi, le présage d’un relief assez difficile et d’une route plutôt fréquentée se confirmait… Pour les cyclistes, la solution porte le joli nom de « Topo » : un petit train qui part de Hendaye, et rejoint el Pais Euskadi, le Pays Basque espagnol !

Encouragements SurfridersDopés par les encouragements des Surfriders (association agissant pour la protection des océans), nous voila partis à vive allure pour un bout de Pays Basque français jusqu’à Hendaye. Notre beau drapeau Enviroulemonde, cousu main avec amour et précipitation la veille du départ, n’aura pas supporté le dépaysement… celui-ci a pris son indépendance au Pays Basque, discrètement, au détour d’une grande descente. Paix a son âme, car comme dirait le sage : « il n’ira pas loin, il n’a pas d’argent ! »

Notre arrivée par le Topo à Deba en Espagne, nous promettait une côte « plus sauvage » et moins de voitures. Les paysages ont tenu leurs promesses et les petits villages accrochés aux falaises sont pittoresques. Une particularité du coin qui nous aura marqué est la localisation des campings. Certes, on ne peut pas faire de deux expériences une généralité, mais quand même !!! Ceux-ci sont situés au sommet des collines. C’est ainsi que pour dormir, deux soirs de suite, nous avons posé pied à terre dans nos premières vraies montées.

capitulationune belle côte

Nous n’étions pas trop de deux pour pousser les vélos un par un, et atteindre le camping le plus haut du monde ! Ces petites galères furent vite oubliées, grâce au soleil et à la vue imprenable.

Tente camping

La réserve de biodiversité d’Urdabai, nous a fait découvrir des petites routes sinueuses, qui révèlent tout le charme du vélo-couché… Si vous avez déjà rêvé de faire un tour de tapis volant au milieu d’une foret verdoyante, vous serez comblés par une descente vers Guernica, à travers ce massif montagneux. Cette expérience nous aura également fait prendre conscience de la nécessité d’alléger nos bagages pour la suite du voyage… Au vu du relief et du rendez-vous que nous avions à Bilbao, nous avons repris un bout de train. Ces quelques kilomètres en transport en commun nous aurons fait gagner du temps et nous aurons reposé du relief traversé.

Aujourd’hui, nous sommes à Bilbao. Après quelques jours en famille, nous attendons patiemment notre cargo qui a du retard. Comme nous a dit au téléphone notre contact au port (en espagnol) :

- Lé cargo a quitté Léabré hier…

- D’accord, et où se trouve Léabré…?

- Cét oun port en France, au Norte…

- Ah OK… Le Havre !

Nous embarquons donc demain dans la matinée, et il quittera le port direction Dakar dans la soirée, notre première escale…

cargo

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